Festival de Cannes - Nous y étions

Samedi 10 juillet. L’été sur la côte d’Azur. Le boulevard de la Croisette envahi par les touristes de toutes horizons, l’enseigne bleue du Martinez qui luit au-dessus de la baie, les yachts qui mouillent près des côtes cannoises et les vitrines des boutiques de luxe qui attirent le regard.
Rien de très différent des précédents mois de juillet sur la côte d’Azur, à ceci près que les marches du Palais des Festivals et des Congrès sont recouvertes de cet immense et incontournable tapis rouge et sont gravies chaque jour par des grands noms du cinéma venus du monde entier, et par des passionnés, comme nous. Covid oblige, le Festival de Cannes ne se déroule pas en mai, mais en juillet.
En notre qualité d'éternels cinéphiles, nous avons réussi à décrocher deux billets pour assister à la projection de Flag Day, réalisé par le grand Sean Penn. Et ce n'était pas gagné... N'ayant pas d'accréditation, nous nous sommes installés devant le Palais avec une pancarte un brin humoristique : "Recherche 2 tickets (ou 1 rôle)". Bon, pour le rôle, il faudra repasser, mais une dame sortie de nulle-part et que nous remercions chaleureusement nous a tendu deux billets pour la projection de ce film, après près d'une heure et demi de patience, les mains agrippées à la pancarte. Voilà pour la petite histoire sympathique et positive de notre infiltration quoique légale dans le festival de cinéma le plus célèbre du monde.
Flag Day, le rêve américain et l'amour d'une fille pour son père
Pour vous, Sérotonine Actu a assisté à l’une des représentations phares de l’agenda chargé de cette quinzaine passionnante.
Nous avons eu la chance d’assister à la projection de Flag Day, réalisé par Sean Penn, ou la relation père-fille mise à rude épreuve du fait de la double vie menée par le père, John Vogel interprété par Sean Penn en personne, faussaire puis braqueur de banque. Le rôle de la fille est joué par Dylan Penn, la véritable fille de Sean Penn, et celui de la mère par Katheryn Winnick, et si ce nom vous parle, c’est bien normal : elle est surtout connue pour avoir interprété Lagertha dans la série Vikings.
Standing ovation pour l'acteur et réalisateur Sean Penn
Après The Last Face (2016), qui avait reçu une pluie de critiques assassines lors de la 69e édition du Festival, Sean Penn s’est vu applaudi et respecté cette année, peut-être plus encore pour l’ensemble de son œuvre et de sa carrière que pour Flag Day qui se défendait tout de même avec un certain brio : un jeu d’acteurs juste et poignant, une histoire émouvante qui renvoie à tout ce que l’Amérique a de plus représentatif et stéréotypé : le rêve américain, l’argent, la réussite, le pouvoir, la recherche du bonheur aussi, par extension. Et l’amour au milieu de tout ça, celui d’un père pour sa fille, celui d’une fille pour son père, et aussi celui d’une mère brisée dont le chagrin et le désespoir sont joués à la perfection par une Katheryn Winnick surprenante.
